Commentaire du patoisant relatif à cet événement
Kinta misére ! Mouri de frè, dian le fonma nè, su la rota d’la sè ! S’le pour foumale, on sa pa s’kiâvian éta fére an Uzène ? Y san pè ala vandre la lan’na kiâvian fela dian l’ivér ? Yé s’poueu asbin ké starstiévan a s’ plaché ? To s’kon sa, é ké se san lacha atrapa p’le mové tan ; brassa la nè an soke é an kotlion : Kinta galére ! Yaran bin ko éta starzia, pè d’séston pe beta dian l’farcemen, pè de nuè ou bin d’statagne ! Kant’é se san yu mouri, sle dèv pour Marie, y an aran dè de Salu Marie ! y an ara bin ieuna k’sara mourte dvan k’lâtre : é devè étre seûdène ! é saran churaman du bon là ! Yeuna été la tanta d’lâtre… Yétian lé d’vantiére d’nyeûtron Benjamin.
Quelle misère ! Mourir de froid, dans la tempête de neige, sur la route de la soif ! Ces pauvres femmes, on ne sait pas ce qu’elles étaient allées faire à UGINE ? Elles sont peut être allées vendre la laine qu’elles avaient filée pendant l’hiver ? Peut-être cherchaient-elles à se placer ? Tout ce qu’on sait, c’est qu’elles se sont fait surprendre par le mauvais temps ; brasser la neige en sabot et en jupe : Quelle galère ! Elles auront bien encore été chargées, peut-être de poires séchées pour mettre dans le farcement, peut-être de noix ou bien de châtaignes ! Quand elles se sont vu mourir, ces deux pauvres Marie, elles en auront dit des « Je vous salue Marie » ! Il y en aura bien une qui sera morte avant l’autre : ça devait être sinistre ! Elles sont sûrement du bon côté ! L’une était la tante de l’autre… C’était des ancêtres de notre Benjamin.