Tout le monde, ou presque, connaît le « Christomet » ce sommet qui, à 1845 mètres d’altitude, sépare les deux communes de Megève et La Giettaz. Fréquenté l’été par les vététistes et les randonneurs, il l’est aussi, l’hiver, par les skieurs, puisque Megève a aménagé son sommet pour y installer la gare d’arrivée d’un télésiège.

On raconte que, jadis à cet endroit, une bergère aurait eu une apparition. Le Christ se serait manifesté à elle, tandis qu’elle gardait son troupeau. Lui a-t-il parlé ? On ne le sait… Toujours est-il que cette manifestation aurait été accompagnée d’un signe bien visible pour la postérité. En effet, à cet endroit, l’empreinte d’une grande croix aurait été tracée sur le sol et l’herbe n’aurait jamais repoussé. Ce serait à la suite de cet événement miraculeux que ce sommet aurait été appelé « Christomet », c’est-à-dire « Christ au sommet ».

Fait réel ou légende ? Au fil du temps, les avis ont été très partagés. Une chose est cependant certaine : Christomet a été longtemps un lieu de pèlerinage, non seulement pour les Giettois mais aussi pour bon nombre de paroissiens des communes voisines. La plupart des pèlerins montaient prier sur ces lieux, munis d’une petite croix de bois. Après avoir invoqué le Christ, ils ne manquaient pas de s’étendre à même le sol, sur l’empreinte sacrée, et plantaient leur croix sur le pourtour de cette marque. Certains anciens de notre village se souviennent encore de cette empreinte visible dans le sol.

Si aujourd’hui, les spécialistes de la toponymie affirme que le mot « Christomet » est tout simplement une forme contractée de « Crêt du sommet » et qu’il n’aurait rien à voir avec le mot « Christ », on peut malgré tout s’attacher à cette belle histoire et à tout ce qu’elle a engendré de piété et de dévotion. Un très bel oratoire en granit a d’ailleurs été érigé à cet endroit en juin 1869, et, comme pour évoquer cette sainte rencontre, on a gravé sur la pierre la prière des sceptiques « Jésus crucifié, augmente notre foi ».