La fondue savoyarde, que nous dégustons actuellement, à base de gruyère et de vin blanc, était totalement ignorée de nos ancêtres. C’était un mets trop onéreux pour les gens de la campagne et le vin blanc était un luxe. La fondue était alors, une sotte de crème au fromage. Sans doute, utilisait-on jusqu’au XIXème siècle, le gruyère qu’on fabriquait dans bon nombre d’alpages giettois ; toujours est-il qu’en 1912, la fondue dégustée par les membres de la Confrérie du St Nom de Jésus était à base de tomme. En voici, à quelques détails près, la recette :

Couper le fromage en tranches minces et le faire ramollir dans un peu de lait chaud. Ajouter ensuite quatre à cinq jaunes d’oeufs, du sel, un morceau de beurre frais, une gousse d’ail écrasée. Mettre le tout dans un poêlon, sur feu doux, en remuant toujours dans le même sens avec une cuillère de bois. Avec beaucoup de patience, laisser épaissir la fondue. Quant elle va bouillir, retirer rapidement le poêlon du feu pour éviter qu’elle ne devienne comme de l’huile. A déguster avec du bon pain campagnard.