Pour que le patois garde une certaine vitalité, il était nécessaire d’adopter une graphie simple qui ne rebute personne, qui permette aux patoisants d’écrire des textes courants et à des néophytes de les lire. Pour élaborer cette graphie, de nombreuses réunions ont été nécessaires, en présence de professeurs de l’Université de Grenoble. Cette méthode d’écriture a été appelée « Graphie de Conflans » parce que la presque totalité de ces réunions se sont tenues à Conflans. Il s’agissait avant tout de lever bien des ambiguïtés pour la lecture. La plupart du temps, c’est la prononciation des mots qui détermine l’orthographe. Voici quelques règles élémentaires :

  • Le son [k] des mots français commune, quantité sera toujours écrit K et non C : on écrit Kmouna, Kantitâ. La lettre C n’est utilisée que pour faire le son che.
  • Le son [gn] s’écrit en patois nye. Ex : Campagne = Kanpanye.
  • Le son [an] est toujours écrit an et jamais en. Avant le B et le P, on n’écrit pas am ou em comme en fançais, mais tout simplement an.
  • Entre deux voyelles, le son [s] sera écrit ss, et le son [z] sera écrit z. Exemples : usé = uzâ et vaisselle = véssela
  • Le patois n’a pas de pluriel. Exemple : Les routes = lé rote.
  • Le problème du G est un peu particulier. Malgré le principe général, selon lequel on n’écrit que les sons prononcés, on met un U après le G devant I et E. Exemple : guerre = guèra. Lorsque le G se prononce J, on l’écrit J. Exemple : gifle = jifIa
  • Le son [ie] de fille, bouteille ou barrière s’écrit ye : fèlye, botolye, baryére.