On coupait les sapins en forêt, au printemps ou en automne. En avril-mai, au moment de la sève, l’écorce s’enlève plus facilement, mais le bois est plus vite piqué par les vers.

Les costes

Il fallait tout d’abord équarrir les pièces de bois, soit les mettre en épaisseur. On traçait sur la pièce une ligne à l’aide d’un cordeau (ficelle trempée dans une teinte rouge : « l’ocre »). Trois personnes étaient nécessaires pour ce travail : une à chaque bout pour tirer sur la ficelle et une au milieu pour la faire monter et la lâcher.

Pour équarrir, on se servait d’une grosse bâche ou « détra-carère ». Pendant ce travail, les pièces de bois étaient tenues par des crochets de fer recourbés aux deux bouts, appelés croches ou « crostes » : un bout était placé dans le chantier de traverse et l’autre sur la pièce pour qu’elle ne bouge pas.

Pour la partie habitation, les pièces étaient rabotées. Elles étaient ensuite entaillées aux deux extrémités pour pouvoir les superposer les unes sur les autres. Ces « costes », c’est ainsi qu’on les appelait, étaient percées avec la « taravale » ou vilebrequin et chevillées avec des « ivres » (ou chevilles) pour garantir l’alignement des costes entre des croisées écartées.

Entre les costes constituant la partie habitation, on appliquait une couche de mousse pour boucher les fissures et assurer une parfaite isolation.

Le toit

Le toit avait une faible pente (40 à 45 %). La charpente était constituée de pannes, sur lesquelles on sculptait la date, le nom du propriétaire et « Dieu soit béni » . Sur les chevrons, on plaçait les traverses appelées « lattes » (troncs de sapin effilés, fendus par le milieu).

Le toit était recouvert d’ancelles ou « essanles ». Pour la confection de ces ancelles, on choisissait le plus beau sapin sans branches et qui fend ; on le coupait par petits billots de 80 cm. Ces billots étaient débités par quartiers appelés « gadons » et à l’aide d’un « fer essanliu », on les fendait en petites planches de 15 à 20 mm d’épaisseur. Ces planchettes étaient superposées les unes sur les autres, avec un décalage entre chaque rang, appelé pureau, d’environ 18cm. Une fois le toit terminé, on disposait des traverses sur lesquelles on mettait de grosses pierres, afin que le vent ne le découvre pas.

Au bout du toit, on fixe le chéneau ou « stena » à l’aide de grosses branches en forme de crochets. Le chéneau est creusé dans un tronc de sapin effilé, avec la « détra-crojuz ».

 Le starfut

De forme pyramidale, la cheminée ou « starfut » traversait la grange pour s’élever un peu au-dessus du faîtage. Elle était construite en planches de sapin épaisses, assemblées entre quatre piliers, ou « dagnes ». Planches et piliers étaient bouvetés pour assurer une parfaite étanchéité. On recouvrait le plus souvent le « starfut » de « tavaillons » (petites planchettes clouées).

Les planchers

Une fois l’ossature de la maison et le toit terminés, on faisait les planchers et les plafonds ou « solents ».

Les scieurs de long se chargeaient de débiter les troncs en planches d’une épaisseur de 4 à 6 cm.

Ces planches étaient rabotées à deux, avec la « plâne », puis on leur dressait les champs avec un « zegnu ». On utilisait ensuite, un « envetchu », sorte de bouvet, pour exécuter une rainure et une languette.

Le « stenaillon » était utilisé pour faire les grosses rainures dans les costes destinées à recevoir les plafonds ou les planchers.